Pour être lu dans le monde de la recherche, certains pensent qu'il faut et qu'il suffit de produire dans une langue commune, c'est-à-dire aujourd'hui l'anglais.
Ce n'est pas l'avis de tout le monde, et si l'on sait faire usage de la traduction automatique, il est tout à fait possible de préserver l'avenir, de soutenir la diversité linguistique y compris dans le domaine des sciences. Compte tenu des liens entre la créativité scientifique et une solide culture générale, il n'y a aucun doute que la diversité linguistique est une condition pour le maintien sur le long terme de la créativité scientifique.
Sans entrer plus loin dans ce débat philosophique, il est clair que la traduction permet d'améliorer la diffusion et la vulgarisation de la production scientifique, ce que tout scientifique qui se respecte doit admettre comme un objectif fondamental de la recherche. En effet, tous les lecteurs ne sont pas en mesure de lire dans des conditions de confort et de compréhension acceptables des ouvrages scientifiques de plusieurs dizaines ou centaines de pages.
Pour ces raisons, l'Observatoire européen du plurilinguisme a ouvert cette plateforme destinée à accueillir les scientifiques qui souhaiteraient s'inscrire dans cette démarche.
Clairement, il s'agit d'inverser la tendance. Au lieu de produire directement en anglais, il s'agit de produire directement dans sa langue et de traduire simultanément ou ensuite dans une ou plusieurs langues, dont l'anglais.
Le principe en est simple : un chercheur a suffisamment de connaissances en langue vivante pour utiliser un outil de traduction automatique et produire une première traducion de son travail dans une langue cible. Il entre en relation avec un autre chercheur ayant cette langue cible comme langue maternelle ou quasi langue maternelle et acceptant bénévolement de réviser la traduction de son collègue dont il est devenu partenaire. Si l'auteur de départ ne connaît pas la langue cible, c'est également possible mais il faut évidemment une confiance absolue, "aveugle" pourrait-on dire, dans son collègue. Il est également possible que le réviseur ne soit pas un spécialiste du domaine ni même un scientifique, mais tout simplement un traducteur professionnel ou amateur désireux de travailler gracieusement, au moins dans un premier temps, en tout pas selon les normes du marché à ce stade.
Ce partenariat dans un sens est évidemment réversible et le réviseur peut aussi devenir auteur et soumettre pour révision son article ou son ouvrage à son partenaire.
C'est toute la dynamique que l'OEP souhaite donner à cette initiative qui, dans le contexte actuel, apparaît comme une réelle et prometteuse innovation.
Nous invitons tous les chercheurs qui estiment maîtriser correctement la ou les langues cibles de rédiger et publier d'abord dans leur langue maternelle et de traduire en TA et publier dans la ou les langues cibles.
L'OEP